Manifeste pour la dissolution de L’armée Algérienne

Logo du Théâtre Algérien de GenèveSi le Peuple Algérien veut avoir une infime petite chance d’accéder à une véritable démocratie, il faut au préalable songer puis agir afin de dissoudre l’armée Algérienne.

Dans un pays ou la justice militaire est prépondérante, lorsque la justice civile n’est que subalterne et dans le meilleur des cas, ustensile et moyen institutionnel pour étouffer les Algériens.

Dans un pays ou le régime est d’ordre pénitentiaire à ciel ouvert…

Dans un pays ou l’armée n’a fait la guerre qu’à son propre peuple.

Dans un pays enfin, ou ce corps en arme constitué, est responsable et coupable de la mort violente et disparition de centaines de milliers d’Algériens depuis l’indépendance en 1962.

Il est temps pour l’Algérien de s’armer de courage et de résolution afin de ne plus compter ses morts et prisonniers, de procéder à l’élimination pure et simple (administrativement parlant) de ce quarteron de généraux à la tête du pouvoir politique de notre pays, et partant, enclencher le passage institutionnel à la seconde République, que nous appelons tous de nos vœux les plus chers.

Prendre pour exemple le Costa Rica plutôt que les pays Arabes, serait la meilleure des inspirations. Ce pays d’Amérique centrale, entouré de pays lourdement armés, a cessé d’entretenir une armée de la mort (par définition) pour consacrer cet argent à l’éducation, à la santé de la population et au renouvellement écologique et environnemental du pays, depuis 1949, et se trouve aujourd’hui parmi les pays les plus viables au monde.

Ainsi donc, et par la volonté d’une assemblée constituante civile et populaire, représentant les 48 Wilayas du territoire national, nous pouvons légalement et démocratiquement procéder à la dissolution de cette armée macabre et redéfinir ensemble une stratégie de défense nationale sous le contrôle et la direction du peuple civil, lequel saura mieux défendre le pays, avec pour double effet, de nous libérer de l’oppression militaire intra muros et rendre illisible aux yeux du reste du monde, notre défense nationale et de ses stratégies, souples multiples et possibles.

Car enfin et depuis longtemps, notre peuple est plus puissant en amont que son état, que son armée, il ne reste plus pour ainsi dire que d’appliquer l’avalisation.

Utopiquement votre, One Two Three, par et pour le Peuple d’Algérie !
Fodil Belhadj. Journaliste-Slameur et fondateur du TAG (Théâtre Algérien de Genève)

Ici en photo, le dernier oppresseur en chef du peuple Algérien

Photo : Abdelhakim chenaf CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons

Aperçu historique et sommaire des crimes et méfaits de l’armée Algérienne :
(Première Partie)

En 1954 en date du 1er novembre, le FLN (Front de libération national large rassemblement politique rassemblant toutes les tendances et organisations politiques et sociales en Algérie) déclenche la Révolution de libération nationale contre l’occupant Français, il délègue pour cela à L’ALN (Armée de libération nationale) l’usage de la force et de la violence dans le cadre du rapport de force militaire, nécessaire et obligatoire dans les circonstances d’alors, face à l’occupant.
Pour cela le pouvoir politique détenu jusqu’alors par les civils opte pour la stratégie de guerre dite de « Guérilla ». Stratégie moderne empruntée aux Républicains espagnols face aux troupes militaires de Franco dans le cadre de la guerre civile espagnole (17/07/1936 au 1er avril 1939) consistant à compenser l’infériorité en équipements et en troupes, par l’usage d’unités mobiles et flexibles pratiquant une sorte de guerre de harcèlement, d’embuscades et de coups de main par des troupes de partisans sans ligne de front identifiée.

En 1956, la France s’adapte en optant pour une stratégie de large infiltration des maquis Algériens, saisissant l’occasion de l’appel du FLN du 19 mai 1956, sommant les étudiants Algériens et toute la jeunesse, à rejoindre les maquis. Cette opération menée par l’état major de l’armée Française, consistait à emplir les maquis Algériens, par des centaines de jeunes officiers Algériens de l’armée française, acquis au colonialisme et connus aujourd’hui par le terme historique de : DAF (Déserteurs de l’armée française) cette opération au long cours, conçue stratégiquement pour peser sur le conflit armé mais aussi et surtout pour influer sur l’avenir des relations Algéro-Françaises, a été menée d’une main de maître sur le terrain, par l’officier stratège Paul-Alain Léger.

– Constatant la défaite militaire de L’ALN et son infiltration, le FLN reprend la main dans ce combat interne, en créant le GPRA (Gouvernement provisoire de la République Algérienne) en 1958

En date du 5 juillet 1962, L’Algérie arrache son indépendance par l’intermédiaire d’un Cessez le feu concluant les accords d’Evian avec la France, avec comme autorité Algérienne le GPRA.

Durant tout l’été 1962 et jusqu’à la fin 1963, les DAF installés aux deux frontières Marocaines et Tunisiennes, rentrent à Alger lourdement armés et restructurés en armée de métier, et enclenchent une autre guerre (méconnue celle là, mais un jour elle sera travaillée et analysée par de vrais Historiens Algériens) consistant à éradiquer les derniers VRAIS maquis Algériens et surtout éliminer les forces politiques acquises au GPRA.
Là encore la stratégie et toujours la stratégie, sans laquelle nous ne pouvons avoir une compréhension sereine de l’Histoire et des conflits politiques sous-jacents, consistait à s’emparer militairement du pouvoir politique en Algérie, en s’appuyant sur la force armée, et sur un paravent politique doublement représenté par un FLN désossé de ses forces révolutionnaires et civiles, et par une figure tutélaire et tête d’affiche de la Révolution Algérienne – Ahmed Ben Bella.

En 1965, le 19 juin exactement, l’armée Algérienne, parachève sa prise de pouvoir politique en éliminant de la surface du réel, le premier président de l’Algérie indépendante, par l’intermédiaire d’un coup d’état, un putsch ou un pronunciamento c’est selon.
Un Conseil de la Révolution militaire de type fasciste, illégal et sans mandat électif, prend les rênes du pays, il est présidé par le Colonel Houari Boumediene, s’en suit une chasse aux opposants politiques et une répression féroce des militants de la cause Berbère, une centaine d’Algériens disparaissent dans les méandres du Sahara, culminant avec l’assassinat de figures historiques de la Révolution Algérienne (Mohamed Khider en 1967 à Madrid et Krim Belkacem à Francfort en Allemagne en 1970).

En 1979, suite à la mort de Boumediene, l’armée Algérienne catapulte Chadli Bendjedid un officier obscur, à la présidence de la République, elle le « Civilisera » et gouvernera l’Algérie par son entremise via des cercles opaques, avec la montée en puissance de la police politique militaire (Sécurité militaire, ensuite DRS et enfin DSS depuis 2016) des militaires en civil en quelque sorte et là, plus que le pouvoir politique, c’est la prédation totale et organisée des moyens de productions (les richesses du pays), un vol à l’étalage des deniers de l’état Algérien, sophistiqué, un partage du gâteau élaboré et sauvage en même temps, laissant la population exsangue, une organisation de la société basée sur la pénurie contrôlée, la mise en place d’un clientélisme féodal, un secteur d’import-export transformé en un secteur import-import au bénéfice des militaires en premiers servis, suivi des affidés, puis en dernier cercle, les trabendistes (des revendeurs en dernière main, de produits d’importations) recrutés sur des bases policières, repris de justice, indicateurs de police, voyous, transformés en animateurs sociaux d’un certain genre, un enrichissement monstrueux pour certains parallèle à une pauvreté endémique de la majorité.

En Avril 1980, le Printemps Berbère (Manifestations d’étudiants et intellectuels Amazighs réclamant des droits politiques et linguistiques) se heurte à une répression atroce de la Sécurité militaire. Arrestations sans mandats ni jugements et torture à large échelle sont appliquées à l’encontre des militants et manifestants.

En Octobre 1988, l’armée Algérienne ouvre le feu en armes lourdes sur des manifestants à Alger et sur tout le territoire national, plus de 500 morts sont dénombrés, là encore la torture est pratiquée de manière systématique à l’encontre des personnes arrêtées et un Livre Blanc contre la torture est édité par des intellectuels Algériens pour dénoncer le pouvoir militaire. Enfin, le donneur d’ordre et chargé de la répression était : le Général Khaled Nezzar.

Entre 1989 et fin 1991 s’ouvre en Algérie une parenthèse démocratique enchantée, imposée par le peuple au prix de milliers de morts et de disparus depuis 1962. Et là encore la Sécurité militaire, infiltre tous les partis politiques pour les casser de l’intérieur, à l’exception notable du FFS (Front des forces socialistes) et du FIS (Front islamique du salut) rétifs à l’infiltration et bien organisés, ces deux partis rejetteront les intrus identifiés. Qu’à cela ne tienne, le pouvoir militaire procèdera à la création de partis politiques clés en main, notamment le RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie) et le HAMAS (Islamo-conservateurs) afin de casser la dynamique des deux partis cités plus haut, lesquels, vraisemblablement, sont les seuls vrais partis Historiques, d’opposition de l’Algérie post-indépendance.


Le 8 Janvier 1992, et suite à la victoire du FIS aux élections municipales de juin 1990, puis aux législatives de décembre 1991, l’armée Algérienne opère un coup d’état et limoge le président Chadli, annule les élections de juin 90 et celles de décembre 91, nomme un Haut Comité d’Etat à la tête du régime, remplace au pied levé les communes élues par des DEC (Délégations exécutives communales) et remplace le parlement élu (au stade du 1er tour) par un Conseil consultatif national coopté nommé et adoubé par une Junte militaire illégale sur le plan constitutionnel et criminelle au niveau pénal.
Commence alors une odyssée vers l’horreur, une guerre contre les civils qui durera plus de 10 ans, qui fera plus de 100 000 morts et une Dizaine de milliers de gens, disparus de la surface de la terre. (To be Continued)

Conclusion

Comme nous le constatons tous, l’armée Algérienne n’a jamais fait la guerre à quiconque, si ce n’est à son propre peuple tout au long de ce demi siècle passé.
Il appartient donc au peuple Algérien de dissoudre cette armée de malheur et de décider de quel type d’organisation de défense militaire ou pas, il devrait posséder. Et non pas à l’armée de décider de quel type de gouvernement, le peuple Algérien devrait subir.

Que cela soit dit et écrit.
Gloire à nos Chouhada Martyrs morts pour que l’Algérie Vive, et fasse qu’un jour, nous en soyons enfin… … Dignes!  L’avenir ne sera que ce que nous en ferons. Le TAG …..Aâla men Tag

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